Bien arrivé au Bénin

Km 41’355, Dassa, Bénin.

Le 27 février 2017 je quitte L’intense Nigeria et débute une aventure plus tranquille, le Bénin.

Résumé:

DSCF4385

« Bonne arrivée »

Calme et serein, me voici au Bénin

Et le moins que je puisse dire, c’est que je suis bien arrivé. « Bonne arrivée » Bonne arrivée », me lance t-on régulièrement depuis le bord des routes. Quelques mots de bienvenue qui varie à peine, de temps en temps en « êtes-vous bien arrivé? » ou « bon travail » en guise d’encouragement.

DSCF4407

Place au calme, à la quiétude de ce souriant et chaud Bénin.

En quelques kilomètres à peine mais passant d’une frontière à une autre, j’ai presque changé d’univers. En tout les cas d’ambiance. Fini les contrôles policiers à outrance, les villageois qui me poursuivent en moto pour m’arrêter, me coupant la route. Place au calme, à la quiétude de ce souriant et chaud Bénin.

 

Oui chaud car aujourd’hui on enregistre 41°C alors que cette nuit il faisait 27 au moment le plus « frais » de la nuit. Ajoutez-y une humidité élevée…A chaque pays sa difficulté, à chaque pays son adaptation. Après les spectaculaires mais corrompus Gabon et Congo, le culturel mais caractériel Cameroun, le curieux mais intense Nigeria, c’est d’une autre difficulté que je me dois d’affronter dans le paisible et agréable Bénin: l’étouffante chaleur.

Adapter son mode de vie, son alimentation, se forcer à manger alors que l’envie n’est pas là, et continuer, tout doucement, à vivre et pourquoi pas, avancer. En évitant de rouler, de préférence, pendant les heures les plus torrides de la journée. Et dire que le Sahel n’a pas vraiment encore commencé…

DSCF4442

Se forcer à manger alors que l’envie n’est pas là, et continuer, tout doucement, à vivre et pourquoi pas, avancer.

La seule chose qui me rassure c’est peut-être que je me dirige en direction de l’Atlantique et que dans quelques semaines la saison des pluies devraient commencer, ma 4ème en Afrique. Celle que tu attends, durant les dernières semaines de sécheresse, les plus chaudes et pénibles, avec impatience. Puis qui frappe et dont tu n’attend rapidement qu’une seule chose: qu’elle s’arrête.

DSCF4453

Dans quelques semaines la saison des pluies devraient commencer, ma 4ème en Afrique

La poussière et le sable se transforme en boue collante, l’herbe jaunie retrouve un peu de son éclat.

Le paradoxe africain entre pluie et sécheresse, trouver son chemin.

DSCF4437

Le paradoxe africain entre pluie et sécheresse, trouver son chemin.

D’ici là, enfin d’ici la pluie, je me dirige sur Cotonou la bien nommée, entre piste et goudron parsemé de… coton. Et lorsqu’un policier m’arrête il s’excuse presque lorsque je lui montre mon passeport  » non non je ne veux pas vous contrôler, simplement savoir ou vous aller, ce que fous faites? ».

DSCF4412

Je me dirige sur Cotonou la bien nommée, entre piste et goudron parsemé de… coton.

DSCF4425

Le Bénin, très gros producteur de coton.

Plus que tranquille la route en est presque ennuyante dans ces paysages qui sont les mêmes, une répétition totale, depuis mon entrée en Afrique de l’Ouest 1700 kilomètre derrière moi. Seule la brève traversée du fleuve Niger et quelques petites montagnes qui suivirent changèrent un peu le « style » mais l’ambiance, elle, c’est bien la population qui la donne.

DSCF4394

L’ambiance, elle, c’est bien la population qui la donne.

Colorée et très sympathique par ici, je m’évade un peu à travers elle, son quotidien fait de répétition qui font de moi, finalement, une attraction. « Et le repos? » me dit un homme depuis le bord de route. « Vient boire de l’eau! » me dit un autre, caché sous l’ombre d’une petite maisonette avec une dizaine d’hommes, tous affairé à préparer le manioc. Alors on partage quelques instants, on m’apprend brièvement à couper le manioc comme il faut, à jouer au jeu local qui n’a pas de nom.

DSCF4400

Couper le manioc comme il faut

Plus loin c’est une moto qui cette fois ne me demande pas ma permission: elle m’arrête. Le conducteur qui en descend me salue presque en s’excusant puis continue: « je suis haltérophile, j’ai besoin de votre aide. »

« De mon aide? Mais je suis cycliste moi! »

« Oui mais vous êtes courageux, et puis vous êtes blancs, j’ai besoin de votre aide ».

Craignant déjà qu’il me demande de l’argent, je lui explique que je ne suis que de passage, que l’haltérophilie je n’y connais rien.

« Alors donnez-moi deux de vos cheveux! » continue l’homme.

« Deux de mes cheveux? Mais pour quoi faire??? »

« C’est pour faire un savon magique!!! ».

Surpris mais amusé par cette demande qui est une première pour moi, je lui offre donc « deux de mes cheveux » mais, le laissant couper, m’aperçois bien vite que c’est tout une touffe qu’il a emporté.

Et si avec ça il ne devient pas champion…

Alors je continue mon chemin paisiblement, cherchant l’ombre. Ce qui est sûr et malgré la chaleur, c’est que je suis bien arrivé.

Bien qu’encore une fois, je ne fais que passer.

DSCF4404

Encore une fois, je ne fais que passer.

DSCF4442

Laisser un commentaire