Km 27’537, Lydenburg, Afrique du Sud.

Me voici maintenant dans la province de Mpumalanga, plus précisemment dans la petite ville de Lydenburg. Si quitter Pretoria ne fut pas une mince affaire à cause du traffic notamment cela c’est bien vite amélioré en entrant dans la province du Mpumalanga, à l’est du pays. Cols de montagnes sont m’ont donc accompagné sur la route avant de retrouver le chaleureu accueil sud-africains à Lydenburg où je me trouve depuis 5 jours déjà.

Entre accueil et religion

Si je devait donner une médaille pour les pays qui m’ont été les plus accueillants, l’Afrique du Sud serait en très bonne position, probablement à la lutte pour la médaille d’or. La Nubie du Soudan serait certainement son premier concurent bien que ça en reviendrait à comparer deux monde différents où cultures, langues, climats, paysages et matérialismes existent dans des catégorie différentes.

 

Cela dit, si l’on trouve de sérieux troubles politiques au Soudan comme en Afrique du Sud (mais bon quel pays africain n’en a pas), la religion est aussi l’un de leur point commun (et quel pays africain ne l’est pas, religieux?).

En effet dès mon premier dimanche en Afrique du Sud j’ai passé ma matinée à l’église, invité par Niko à Lichtenburg. Un véritable show avec guitare éléctrique et batteries, de nombreuses chansons et une ambiance pour le moins sympathique tout en prêchant les belles paroles et le Gospel.

Puis le samedi suivant c’est dans une énorme église adventiste que j’ai eu le plaisir d’assister au Sabbath en compagnie de plusieurs centaines de personnes. Là encore petit show mais bien différent, un peu plus classique mais vivant, notamment grâce à Doug Batchelor venu spécialement des USA pour nous parler de son émission Amazing Facts puis, plus longuement, de la Bible…
Détracteurs mais surtout partisans se donnaient ainsi rendez-vous pour un samedi particulier.

Malgré mes piètres compréhension de l’américain et de l’afrikaan
j‘en aurai gardé de beaux souvenirs (notamment le drône au milieu de l’église venu filmer la foule).

Mais lors d’un crochet par la province de Limpopo c’est aux véritables et « charismatiques » Témoins de Jehovas que j’ai eu droit, stoppé net sur la route par un gros 4X4 que j’ai d’abord pris pour un policier en civile.

Mais rapidement je m’aperçois que ce n’est pas la police et un homme m’interpelle énérgiquement:

« Super, Bonjour, Super c’est vous qui faites le tour du monde à vélo! Je vous ai vu à la télévision »

Moi surpris:  « heu disons que pour l’instant je me plaît en Afrique. Et je ne suis pas, à ma connaissance, passé à la télévision par ici, vous devez vous trompez »

« Ahh mais c’est super quel plaisir de vous rencontrer en vrai… » continue l’homme, visiblement peu à l’écoute de ce que je lui dis.

Bref…

Après un discours plein de stress et de leçons m’expliquant la vérité et destinée à me sauver », j’ai reçu 100 rands de la part de ce généreux croyant. Une aide un peu perçue comme une tentative d’achat bien qu’après les 5 semaines passées dans une mission au Malawi (un autre monde l’a encore, pas de drône ni même d’éléctricité et si peu d’argent mais beaucoup de chants), j’en ai gagné un regard totalement différent sur l’église et la chrétienté tel qu’elle est pratiquée ici. Un regard plus positif et spirituel notamment suite à ces moments découverts au Malawi et l’importance que la Foi pouvait donner à des gens qui n’ont pas grand chose d’autre pour garder l’espoir mais sans s’en rendre compte en ont souvent plus que nous.

Je garde néamoins cette phrase en tête:

un croyant qui n’a pas la Foi fait bien plus de mal à son église et à notre humanité qu’un non-chrétien qui l’a en lui, la Foi.

Et que cette dernière ne s’achète pas.

Accueilli comme un Roi à Lydenburg

Sans savoir si c’est de la Foi ou de la solidarité, ma fois, l’histoire semble se répeter en Afrique du Sud et voici deux jours je rejoignais Lydenburg, petite ville de 20’000 habitants dans la province de Mpumalanga.

Tanya, la soeur de Deon qui m’avait accueil à Koster voici 2 semaines, m’attendait et j’ai là encore pu profiter du chaleureux accueil sud-africain. Parti pour rester une seule nuit à Lydenburg ce matin je prenais déjà mon 3ème petit déjeûner.

Tanya me confiait d’ailleurs en arrivant: « Ici c’est un Zoo. Mais si tu aimes les animaux tu es le bienvenue autant que tu le souhaites ». Et en effet aimer les animaux est nécessaire pour apprécier cette grande ferme ainsi dans ma chambre je dors en compagnie de deux gerbilles, deux chinchillas à l’esprit baladeur, quelque mygales ainsi… qu’un Dragon Barbu ( ou « agâme barbu », un lézard inofensifs avec des crêtes tous pleins) et lorsque j’en sors j’ai ensuite droit de visiter les perroquets multicolores, les gros poissons d’élevages, 3 chevaux et un poney, les lapins et même 3 espèces de singes…

Un autre monde encore un fois.

Retour dans les montagnes

Voici maintenant presque 7 semaines que je ne suis pas redescendu en dessous de 1000 mètres d’altitude cependant si jusqu’alors il s’agissait plutôt d’un long plateau, la région que je traverse est un vrai bol d’air puisque c’est d’un retour dans les montagnes qu’il s’agit, loin de l’écrasante circulation des derniers jours.

La région, au nord du Swaziland, est magnifique et je la qualifierai presque de petites Alpes. Ainsi lors des 100 derniers km j’ai cumulé 3 cols dont l’un deux, le col de Steenkamberg, culmine à 2’254 mètres d’altitude.

Dans ces conditions la fraîcheur est presque de retour et comme dans les Alpes les routes sont goudronnées la plupart du temps et lorsque j’ai deux routes à choix, la seule chose que je sais est qu‘ »au pire ce sera joli ».

Sans compter sur les zèbres, antilopes et autres gnous que j’aperçus en bord de route, histoire de me rappeler que je suis toujours en Afrique.

Reste les fruits exotiques qui se différencient de ceux que l’on touve chez moi pour deux raisons:

-ils sont moins chères (voir beaucoup moins)

– ils ont le goût irrésistibles de …fruits exotiques (tout simplement)

Oui disais-je, toujours en Afrique!

Une Afrique souvent blanche mais chaleureuse, toujours croyante mais plus matérialiste, parfois rasciste. Mais au final une Afrique honnête qui s’exprime sans se cacher ou vouloir plaire. Une Afrique belle et montagneuse, animales donc sauvage, parfois passionnante, souvent intéressante: l’Afrique du Sud.

Olivier Rochat