Le 3ème mois: Welcome in Africa!

Km 6410, Le Caire, Egypte

Mon moi(s).  Le mien. Le 3ème moi(s).

Partir des côtes méditerranéenne pour terminer sur les bords du Nil. Du petit village « bord de mer » de Kalkan à la mégapole du Caire. De la Turquie à l’Egypte. Bref… 1564 kilomètres, 91 heures de routes, 2 pays, l’avion, l’arrivée en Afrique. Bien que moins pédalier ce troisième mois à tout de même été marquant pour moi. En effet c’est LE mois de mon arrivée en Afrique.

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Bien que moins pédalier ce troisième mois à tout de même été marquant pour moi. En effet c’est LE mois de mon arrivée en Afrique.

Méditerranée,  5000!…

Me voici bien vagabond, mais peut-être pas que. Me voici chien errant ou à défaut de chien en tout cas errant. Tellement lent mais déjà tellement loin!

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Me voici bien vagabond, mais peut-être pas que. Me voici chien errant ou à défaut de chien en tout cas errant.

En quittant Kalkan, à la mi-Novembre, je m’embarque alors sur une petite route sublime au bord de mer. Quelques petites montées et descentes pour ne pas casser la monotonie qui risquerait de s’installer et puis ces paysages incroyables que je découvre tout le long de ma route. Montagnes à gauche, mer à droite. Route en plus ou moins bon état. Circulation quasi inexistante… Après une trentaine de kilomètres paisibles et admirables je découvre Kas, petite ville typiques et superbes à visiter. Mais dès lors cela se corse un peu et je prends de la hauteur durant l’ascension d’un col d’une dizaine de kilomètre, qui m’offre de superbe points de vue sur Kas et les petites îles qui l’entourent. Chaud, beau, dur mais juste… Mais quoi demander de plus!?

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je m’embarque sur une petite route sublime au bord de mer. Quelques petites montées et descentes pour ne pas casser la monotonie qui risquerait de s’installer et puis ces paysages incroyables que je découvre tout le long de ma route.

Mais là! Pcccchhhhhhhh… Crevaison! Juste à l’entame de la descente. Enfin bon je ne vais pas me plaindre ce n’est que la deuxième de ce voyage et la précédente était… au col de l’Albula, 4’502 kilomètres auparavant. Et oui j’ai compté! Et puis après avoir grimpé comme un fou me voici en train de pomper comme un malade! Bref c’est à la nuit que je repars rejoindre la mer une quarantaine de kilomètres plus loin entre Demre et Finike. Et là encore, c’est posé parterre sur le pas-de-porte d’un restaurant apparemment inactif que je passe ma nuit. A la belle étoile donc et puis le lever du jour sur la mer qui me côtoie. Me voici bien vagabond, mais peut-être pas que. Me voici chien errant ou à défaut de chien en tout cas errant. Tellement lent mais déjà tellement loin! Oui tellement loin car en effet c’est à peine plus loin, alors que je m’enfonce dans les montagnes, que je pédale enfin ce fameux 5000ème kilomètres. Juste « au sortir » de l’Avlan Beli, col turque culminant 1105 mètre au-dessus du niveau de la mer. Me voici donc avec 5000 kilomètres derrière moi..

 Antalya, entre mer et montagnes

Le lendemain, après deux petits cols dans les montagnes j’arrive à Antalya. Entre mer et montagne… »et puis cet instant présent qui revient justifiant justement mon présent vagabond. Cet instant qui m’arrête là, d’un coup sec… et me voici contemplant. A nouveau.Oubliant le chemin galérien qui m’a mené là je sais que bientôt je repartirai à la galère du prochain kilomètre, du prochain col, de la prochaine crevaison…Car temps que demeure cet instant puissant, celui d’une seconde à contempler beaucoup de bien, perdue là au milieu d’un siècle à pédaler galérien, demeure mon kilomètre vivant… »

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Dans les montagnes

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Antalya. Entre mer et montagne

Antalya est une ville peuplée d’un peu plus d’un million d’habitant mais qui, l’été en pleine saison, peut en atteindre… cinq. Cinq millions d’habitants qui passent et se tassent pour voir la mer… Villes touristiques donc mais en ce mois de Novembre déjà bien entamé pas de touristes à l’horizon. Séjour agréable et quand bien même prix abordables.

Pour ma part j’ai eu la chance d’être hébergé chez Ulas. Ulas c’est un ami que j’ai rencontré quelques jours auparavant à Mugla. Ce soir là j’me suis posé en bord de route. J’écrivais mon cri dans une station service à wifi-free quand du haut de sa belle Yamaha Ulas me voit puis m’interpelle. Il m’invite à m’arrêter chez lui ,à Antalya, au cas où j’y passerai. Antalya étant sur ma voie je ne peux refuser pareille aubaine. 6 jours plus tard, enfin mardi dernier 18 novembre, j’arrive donc à Antalya. Ulas était là avec sa belle Yamaha et tu sais ce type pue la générosité…

Ulas

Ulas ici lors de son voyage en Asie. 4 pays, 23’500 kilomètres en 69 jours. En moto rassurez-vous!

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Finalement je passe cinq jours complets chez Ulas et sa famille

Finalement je passe cinq jours complets chez Ulas et sa famille. Cinq jour de repos et de découverte d’Antalya, à me promener sur les quais, manger une glace turc « maras ice cream » ou encore papoter avec les marchands d’ici et là. Cinq jour de repos et de mise au point également qui me permettent d’enfin entrer en contact avec le port d’Iskenderun. Petite ville du sud-est de la Turquie plus connue sous le nom français d’Alexandrette. En effet c’est de là que part le seul bateau qui rejoins l’Egypte en prenant des passagers. Seulement les tensions étant vives dans cette région il arrive que ce bateau soit retardé voire supprimé. Mais rassuré par les bonnes nouvelles venant enfin du port d’Iskenderun je m’apprête donc à reprendre la route en direction d’Iskenderun et enfin, l’Afrique! Bien requinqué, je quitte donc Antalya.

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En direction du bateau d’Iskenderun

Et pi un jour le « si » devient « c’est », le « c’est » devient « là »…
« Là » c’est un port que j’aperçois presque. A peine 300 kilomètres encore et j’y serai. Le bateau partira. Si tout de même les tensions egypto-turque restent ce qu’elles sont (merci Erdogan). Si tout de fois Israël et la Syrie ne s’enflamme pas plus encore car le bateau passe tout près de là. Si encore la météo reste ce qu’elle est… enfin si tout ça quoi, le bateau partira. Et si tout va bien ben tu vois dans une semaine moi je dors en Afrique…Enfin si Cargo veut bien me mener jusqu’au port d’Iskenderun, mais il tiendra je crois. Et le Cargo partira.. ça fait quelques « si » mais pas si beaucoup que ça… Me voici donc sur la route du bateau d’Iskenderun!

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« Là » c’est un port que j’aperçois presque. A peine 300 kilomètres encore et j’y serai.

Enfin toujours est-il disais-je qu’il n’est pas facile de reprendre la route lorsque l’on s’est habitué à cette vie de sédentaire… Longue ligne droite toute plate et ennuyante cette première journée s’est faite rapide. Moi je roule à vive allure, jusqu’au au coucher du soleil où là, enfin, comme par magie, j’aperçois la mer. A nouveau. La nuit tombe je cherche un toit et après 40 km dans la nuit je le trouve, au haut d’une falaise, au pied de la route. Le lendemain s’est sous la pluie que je me réveille. Une pluie faible qui mais ne fera que s’accentuer sur plusieurs heures. Moi si je veux atteindre le port d’Iskenderun samedi matin pour prendre le bateau de samedi soir, je dois accèlerer la cadence, donc je continue. Sous la pluie.

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Sous la pluie. Ici à Alanya.

Finalement, après un jour de pluie diluvienne et trois autre bien plus beaux, à pédaler tout  le jour mais parfois aussi une partie de la nuit, j’arrive à Iskenderun. J’ai pédalé 700 kilomètres en 5 jours… Tout ça pour prendre un bateau.

Un bateau qui  finalement ne part pas

Et merde! J’ai manqué le dernier bateau pour un jour. 12 ans passé à attendre ce moment et je manque le dernier bateau pour un jour! Merde quoi… Ils (les gouvernements) ont supprimés tous les bateaux acceptant les passagers reliant l’Afrique. Et le « dernier était hier », m’a dit le gars qui travaillait à l’agence pour réserver les tickets…

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Me voici coincé là l’esprit poète et l’air très con! J’ai pédalé 700 kilomètres… en 5 jours pour me retrouver ici, à compter les palmiers et regarder la mer, bien cachée entre deux pétroliers. Et ces camps de réfugiés syriens à l’horizon… Oui car ici en fait c’est Iskenderun. Ou Alexandrette pour les francophones. Et Alexandrette c’est pas très loin de la Syrie. Mais bon je vais pas me plaindre… J’y suis arrivé hier. J’ai quitté les bords de mer un jour auparavant et j’ai enchaîné les kilomètres. De jour. De nuit. 177 kilomètres un jour, 141 le lendemain… Mersin, Tarsus, Adana, Osmaniye… De belles villes mais sur ma route rien de bien excitant, au mieux des orangers, au pires des usine à la pelle…L’horizon est plutôt blasant.

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Bref, je me replie alors sur le plan B, L’avion!  Je pars donc en direction de l’aéroport le plus proche: Antakya. Situé à 45 kilomètre de là.

La frontière syrienne la plus proche est à 30 kilomètre à peine, suffisant peu pour le souligner. La méditerranée version tourisme est à moins de 100 kilomètres… Mais à Hatay, à la fois proche de l’enfer et du paradis, les extrêmes ne se voient pas vraiment. Il y a bien quelques gamins syriens qui mandient. En bordure de la ville j’ai pu voir quelques petit camps de réfugiés mais mis à part ça Hatay reste paisible et bizarrement, peut-être l’une des villes les plus accueillantes de mon voyage. Chaque sourire débouche sur un fou rire et comme ceux-ci sont omniprésents… Pas d’occidentaux à l’horizon si ce n’est cette québécoise, travaillant pour une ONG venant en aide aux réfugiés syriens, avec qui je partage mon repas chez soeur Barbara. Venue d’Allemagne, soeur Barbara, elle, accueille pèlerins et touristes dans sa maison, appelé « maison de la paix ». Lieu de rencontre et de partage entre croyant de toute religions. C’est donc chez soeur Barbara que j’ai passé, hier soir, ma dernière nuit en Turquie. La 34ème ! Dans la vieille ville d’Hatay.

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Fin de la première partie de mon voyage

C’est donc une première étape qui pour moi se termine. Les Alpes, l’Europe centrale, celle de l’Est et la Transylvanie, la mer Noire, Istanbul, l’Anatolie et finalement me voici là si proche de la Syrie. De beaux moments mais des plus durs également.

5909 kilomètres, 9 pays, 79 jours… 11 langues, nationales, 30 cols, deux continents (…), 3 crevaisons, deux associations : une école. Mais surtout une seule humanité ! Entre la découverte de soi et celle d’un monde, entre solitude et solution, l’accueil des gens, effort et réconfort, le pour et le contre, entre le rêve et la guerre, en plein dans l’attente: l’aéroport. Celui d’Hatay. La tente est pliée dans un carton en attendant d’arriver à bon port. Avec tout le reste… Cargo est lui aussi rangé dans un carton. Guidon dévissé et ranger le long du cadre, pédale enlevée, pneus dégonflés et enlevés également… L’avion part. Et moi avec…

Ici vous trouverez La carte de cette première partie, de Lausanne à Antakya

Alexandrie, premier pas en Afrique

Welcome in Africa!! Le ton est donné. La logique il n’y en a pas. Comprendre je crois il ne faut pas. Et les attentes surtout, il n’en faut pas. Juste prendre ce qui viens. C’est suffisant!

Alexandrie… Oui me voici bien à Alexandrie. En Afrique. Un peu déçu d’y être arrivé en avion et surtout de l’état de ma roue arrière, sérieusement voilée à la sortie de l’avion, mais néanmoins content d’y être. Enfin!!! Depuis le temps que j’en parle. Bref me voici en train d’écrire mon cri, le premier sur sol africain. Depuis le Sharhazad Café. Avec vue sur la méditerranée. Ca crie, ça gigote autour de moi, ça boit du thé (beaucoup de thés) et chacun qui me voit y va de son « welcome in Egypt ». Mais l’Afrique, pour moi, ne fait que commencer.

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Oui me voici bien à Alexandrie. En Afrique.

Mais avant d’en arriver là, posé là tranquillement au bord de la méditerranée, cela n’a pas été de tout repos… En effet mon avion a été détourné! Ben elle commence bien mon aventure africaine. Avion a détourné… Enfin heureusement pas par les terroristes non juste à cause du brouillard… N’empêche qu’arriver à Alexandrie un jour où le brouillard est trop épais pour atterrir… Waw! Même quand j’essaie d’être court je suis long… Bref la classe! Finalement l’avion a continué sa route jusqu’au Caire. Me voici débarqué au Caire à 4 heures du mat’, avec deux cartons énormes sous le bras. Un peu perdu et harcelés de toute part par les taximans du coin qui , ayant eu vent de l’affaire, proposent à tous les passagers de ce vol le trajet jusqu’à Alexandrie soi-disant à bon marché… Welcome in Africa!

La Coastal Road, premier kilomètres en Afrique

Bref, le reste fût mieux quand même et après 4 jours je quitte Alexandrie, ma roue dévoilé mais bien fragilisée, en direction de Port-Saïd, longeant alors la méditerranée. Pour ce faire j’utilise alors la Coastal Road.

La Coastal Road ne route indiquée comme autoroute ce qui ne me laisse pas indifférent… En effet aucune signalisation si ce n’est des panneaux en arabe dont je ne comprends pas la significations et beaucoup de détritus en bord de route. Parfois même des sortes de décharges dont la simple odeur m’oblige à accélerer la cadence pour m’en aller au plus vite et puis cette circulation complètement folle. On est bien loin de la petite Suisse bien carrée. Ici on dépasse à droite, à gauche. Parfois je croise une voiture à contresens et puis il faut éviter les charrettes, beaucoup plus lentes et dangereuses, tirée par un pauvre âne qui payerait cher pour s’en aller…

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Rencontre avec les égyptiens

Peu à peu je découvre ce pays si particulier qu’est l Égypte. Un énorme désert où tout tourne autour du Nil. Mais aujourd’hui l Égypte n’est plus celle des pharaons, comme en témoigne cette jeunesse qui souvent me fait part de sa tristesse et désillusion, ne rêvant que de quitter ce pays auquel elle ne crois plus. Les jeunes me parlent souvent d’al-Sissi et rares sont encore les pro-Morsi. Parfois autour de la même table les deux camps demeurent, chacun me dit ses pour et ses contres, ses convictions. Mais malgré les tensions politique d’un gouvernement, la reconstruction après la révolution qu’à connue l’Egypte, La chaleur humaine est toujours là et si parfois les gamins se montrent un peu agressifs ou joueurs, il m’est difficile de ne pas me faire offrir me thé ou à manger. On bien loin de ce qu’on nous montre parfois à la télévision…

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La chaleur humaine est toujours là

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Il m’est difficile de ne pas me faire offrir me thé ou à manger

Le canal de Suez, la mer Rouge et les militaires…

En arrivant à Port-Saïd il y a deux jours, je découvrais alors mon premier contrôle. Eh ben laisse-moi te dire que ce ne fût pas le dernier! En effet durant toute ma descente du canal de Suez j’ai eu droit à beaucoup de contrôles. En fait dès l’entrée d’une ville ou lors d’un grand changement de direction, par-exemple en partant à l’ouest sur le Caire ou à l’est sur le Sinaï, il y a un contrôle. Parfois c’est aussi des patrouilles ambulantes qui m’arrêtent mais c’est quand même moins fréquent… Une barrière, quelques militaires cachés derrières des sacs de sables avec leur mitraillette et puis on te demande ton visa, depuis quand tu es entré en Egypte, jusqu’à quand tu y reste, où tu dors, etc… Heureusement, détenteur du passeport Suisse je n’ai pas trop de souci. Dès que les policiers voient que je viens de Suisse, ils se calment, continuent leur question con et puis finalement me laissent partir. Même si aujourd’hui j’ai eu droit au fouilles.

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Suez, au bord de la mer Rouge

Je continue tranquillement ma route en Egypte, errant un peu à la découverte d’une population, d’une culture… en fait suite à ce dernier détour avant le Caire, où je suis attendu mais encore trop en avance pour déjà m’y aventurer, me voici à Suez (la ville), tout au sud du canal de Suez. Ici c’est la mer Rouge, pas si loin du Sinaï. Un lieu qui n’était pas du tout prévu au programme mais que je me suis permis d’aller visiter avant de rejoindre le Caire, d’ici deux jours.

Le désert sur la route du Caire

A l’instant même où je m’apprête à reprendre ma route, le soleil franchit l’horizon. En quelques secondes le voici qui le surplombe. Très vite le thermomètre grimpe et bientôt j’en ai le dos qui transpire mais les mains, cachée par ce dernier, toujours gelées. Pour me voir dans un corps homogène il me faudra attendre encore quelques instants qu’il monte encore plus haut. Pas de souci ici il monte vite, le soleil.

Une centaine de kilomètres dans le désert. Donc. Et pas un village… mais une dizaine, quand même, de camps militaires, même camps à chaque fois. Ou comment confondre l’inutile et le désagréable.

Bref peu importe j’ai pris mes photos là où j’avais le droit ( c’est à dire sans militaires, ni armes, ni quoi que ce soit qui s’en rapproche) les militaires ne m’intéressent pas puisqu’ils me rappellent chez moi et que je ne suis pas venu là pour ça!

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Une centaine de kilomètres dans le désert.

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A l’instant même où je m’apprête à reprendre ma route, le soleil franchit l’horizon. En quelques secondes le voici qui le surplombe.

Arrivée au Caire

Finalement je passerai également ma première nuit dans le désert et le lendemain j’arrive au Caire. C’est donc le soir même qui marque la fin du 3ème mois de mon voyage que J’arrive au Caire. Arrivée autant chaotique que désertique mais bon c’était prévu quelques part… Je m’y attendais

Le Caire est là puisque j’y suis! Ca a commencé bien avant d’y être en fait. Déjà, quelque dizaines de kilomètres avant les premières maisons (immeubles), la route est devenue bondée. Plus de camions. Plus de voitures. Deux voitures deviennent trois. Trois deviennent cinq. Cinq deviennent neuf… C’est exponentielle cette histoire là alors une route qui rejoint la mienne qui mène droit sur le Caire, puis une autre et enfin ma route est maintenant une 5 voies. Comment m’y retrouver au milieu de tout ça si ce n’est en roulant sur une sixième voie, la mienne. Celle du sable. En bord du route. Entre des grosses dalles, morceaux de routes défoncées. J’évite ainsi de me faire écraser, passant mon temps à éviter les dalles.

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Comment m’y retrouver au milieu de tout ça si ce n’est en roulant sur une sixième voie, la mienne

Finalement, sans savoir trop comment, je suis arrivé au bord du Nil.

Imagine le Nil, énorme, avec des buildings autour de lui. Oui il est fini le temps des pharaons… J’avais rendez-vous 10 kilomètres au sud de la place Tahrir alors que j’étais 5-6 kilomètres au Nord de celle-ci. Presque 20 kilomètres à longer le Nil. Enorme Nil, source de vie, source d’espoir et aujourd’hui immense dépotoir à l’instar de certains (tous?) grands fleuves du monde. Après de longues recherches et beaucoup de chance j’ai trouvé ma chambre où je suis accueillis chez un ami français, proche du lycée français. Me voici donc posé là, au milieu du Caire, trois mois de route derrière moi.

Ce matin je me réveille petit homme de rien au milieu de millions de fourmi alors qu’hier encore je me réveillais au milieu de rien, perdu dans le désert du regard de l’infini…

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Imagine le Nil, énorme, avec des buildings autour de lui. Oui il est fini le temps des pharaons…

Profitant d’un peu de repos et la venue d’un ami qui va m’amener du matériel neuf et passer les fêtes avec moi, je me repose donc. Pense à autre chose. Profitant un peu de la chaleur et déconnade du peuple égyptien, avant la longue, très longue traversée du désert. 3000 kilomètres qui ne feront que précéder les hauts et dur plateaux éthiopiens!

Les cris et chiffres de ce troisième mois:

Les Articles (cris):

5000! : Km 5024, Elmali, Turquie.

Antalya, entre mer et montagnes… : Km 5150, Antalya, Turquie.

Get the boat! : Km 5516, Silifke, Turquie.

Iskenderun-Antakya: Du bateau à l’avion, le chant des bombes à l’horizon… : Km 5826, Iskenderun, Turquie.

Hatay, Avion, Africa… : Km 5909, Hatay Aéroport, Turquie.

Alexandrie, un premier pas en Afrique! : Km 5909, Alexandrie, Egypte.

Coastal Road, premiers kilomètres en Afrique: Km 6054, Port-saïd. Egypte.

Suez et la mer Rouge : Km 6250, Suez, Egypte.

Le Caire après désert : Km 6410, Le Caire, Egypte.

Les chiffres

Kilomètres : 1564

Heures de vélo: 91

Pays traversés: Turquie (1063 km), Egypte. (501 km)

Somme récoltée en faveur de togotochildren lors de ce deuxième mois: 766,36 CHF (francs Suisse)

Total: 3’140,90 CHF

Olivier Rochat

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